Aujourd’hui il existe de nombreuses appellations concernant les professionnels exerçant des contrats d’Analyse de Pratique. On peut ainsi retrouver dans des intitulés professionnels, et même des ouvrages les termes suivants : analystes des pratiques, ou analyseurs de la pratique, superviseurs d’équipes, animateurs de GAPP ou de GEASE, Intervenants en Analyse des Pratiques Professionnelles. On entend également parler de Facilitateurs, de Coachs, faisant des APP… Comment s’y retrouver ?

Terminologie en Analyse des pratiques professionnelles

Liberté de se nommer

Au delà de la liberté que cela laisse à chacun de se nommer, il est vrai, cela pose à mon sens plusieurs questions. Se référer à un nom, c’est afficher un positionnement et traduire certains axes de travail considérés comme essentiels. Se nommer facilitateur, animateur ou superviseur n’engage pas les mêmes représentations voire connotations. Puisqu’il est question pour évoluer de “mouiller sa chemise”, alors je joue le jeu et vous partage la position professionnelle qui est la mienne. 

L’appellation que j’utilise en analyse de pratique

Pour ma part j’utilise l’appellation d’IAPP (Intervenant en Analyses des Pratiques Professionnelles) car l’expérience m’a montré l’importance du contexte dans lequel se mettent en place et s’inscrivent les séances d’Analyse de la Pratique. Ainsi, j’ai appris qu’en parallèle d’animer des séances d’APP, il était essentiel de réaliser ses effets d’intervention sur le système : d’où mon choix de cette terminologie “Intervenant en Analyse des Pratiques”. En effet je tiens à transmettre cette idée de complexité autour des dispositifs APP afin de préparer au mieux les professionnels qui viennent se former auprès de moi ; afin de leur permettre de pouvoir tenir une carrière. 

Avantages et limites

La liberté est donc laissée à chacun de se nommer et d’ainsi mettre en avant certains outils plutôt que d’autres. C’est le côté plutôt brillant de la médaille : latitude et liberté professionnelles.

Parlons du revers de cette dernière : 

  • quid de la structuration de la communauté et de l’évolution, ne serait-ce que académique, que nous formons, si nous ne sommes pas en mesure de nous accorder sur une appellation commune ? Qu’en est-il de la perspective d’une définition commune de ces dispositifs que sont les APP ?

  • quid de la capacité des équipes et des directions à comprendre la réalité et la finesse de ces dispositifs que peuvent être les APP ?

L’intention de cet article est de venir créer de la discussion et non une guerre de chapelles. Je trouve, pour ma part, qu’il y en a bien trop en ce monde. Je vous laisse donc le soin de rédiger vos idées et réactions de façon constructive et afin de venir enrichir ces réflexions de terrain.

Anne Chimchirian, Intervenante APP – Novembre 2023